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"How about a magic trick ?"

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Kick-ass


Kick-ass


Un film de Matthew Vaughn
Avril 2010

N'avez-vous jamais rêvé être un superhéros qui botterait les fesses aux "bad guys" ? En tout cas, Dave Lizewski, un adolescent américain passionné des comics, n’a plus besoin de faire travailler son imaginaire : il est Kick-ass. Bien vite, il va comprendre les difficultés qu’impose le métier sans super-pouvoir voire sans muscles. A la suite d’un combat et de vidéos amateur de passants, il devient rapidement célèbre. A côté, la mafia voit ses hommes se faire tuer un à un et prend alors pour cible prioritaire le jeune justicier.

Plus qu’un film de genre, c’est un véritable melting-pot. Sous forme de film de superhéros un peu sombre, Kick-ass n’hésite pas à placer d’incroyables scènes d’actions en faisant attention à ne pas tomber dans le domaine du fantastique. Le spectateur ne sera que bouche-bée face aux combats dans l’entrepôt où Matthew Vaughn, sous les conseils permanents de l’auteur du comic (Mark Millar), fait preuve d’une grande ingéniosité en utilisant diverses stratégies afin de ne pas tomber dans le « too much ».

Damon Macready (N. Cage) is Big Daddy.

L’aspect récalcitrant de Kick-ass est un des points forts et amène à l’écran le personnage de Hit-Girl, une superhéroïne bien plus classe que la Catwoman de Pitof et moins niaise que la Supergirl de Jeannot Szwarc, maniaque de ses couteaux Benchmade modèle 42, âgée seulement de onze ans. A la fois vulgaire et violente, tout comme le veut le comic, elle est incroyablement bien jouée par la dynamique Chloë Mortez. Drôle et attachante, elle est incontestablement un atout majeur du film et forme un très bon duo avec Nicolas Cage, jouant brillamment, comme ce n’était plus le cas depuis Lord of war, le père de Hit-Girl : Big Daddy.

Beaucoup d’autres personnages font leur apparition au cours du film et rendent l’univers encore plus vaste et intéressant tels que Red Mist (Christopher Mintz-Plasse) ou encore le chef de la mafia (Mark Strong).

"Who are you ? -I'm Hit-Girl".

Bourré d’humour et d'une bande-originale détonante, le film reste très actuel : on fait appel au célèbre groupe d'électro The Prodigy pour rythmer certaines scènes, on se sert des derniers moyens de communication massifs tels que Youtube, on utilise la prise de vue de type First-Person Shooter présente dans certains jeux vidéos sans en abuser comme dans Doom, on conserve l'univers du comic qui inspire plus d'un personnage, etc.
Aussi, Kick-ass reste un saladier de références et clins d’œil autant au film de superhéros (Spiderman, Superman, X-men origins : Wolverine, Darkman, Batman Begins, Batman (la série), etc.) qu’à d'autres genres (Et pour quelques dollars de plus, Sin City, Phantom of the paradise, Wanted : choisis ton destin, etc.).
Il les détourne par la même occasion en renversant leurs codes. On évite donc agréablement de nombreux clichés hormis un en particulier, à savoir celui de la romance teenager. Même si on ne passe pas excessivement de temps sur cet aspect du film, il reste prévisible mais est nécessaire pour sensibiliser le spectateur et rendre encore plus attachant notre superhéros à la tenue de plongée.

"You didn't see that, did you ?"

Avec un scénario aussi solide où les personnages sont légitimement bien plus importants que l’intrigue, on ne peut que regretter de ne pas en avoir davantage à l’écran. En bref, Kick-ass a tout pour plaire et excelle partout où il s’aventure. Incontournable.


Cliquez ici pour la bande-annonce VOST ! En espérant vous donner envie de le voir ! Bon film !



Le Joker

Ajami




Ajami


Un film de Scandar Copti & Yaron Shani
Avril 2010

A Ajami (un quartier de Jaffa) en Israël, une famille, pourchassée par un gang, cherche à réunir la somme nécessaire pour faire cesser les hostilités; un jeune homme travaille illégalement dans l'espoir de pouvoir payer l'opération de sa mère; un palestinien rêve de vivre en paix avec sa petite-amie chrétienne; un policier juif recherche son frère disparu. Dans ce lieu commun, ces destins s'entrecroiseront en donnant à chacun la parole, le moyen de s'exprimer à l'aide de chapitres. Et c'est bien là qu'excelle Ajami en donnant au spectateur une histoire empirique mais objective, il n'y a pas de dénonciation particulière ou de prise de position et pourtant le film reste entraînant et émouvant.

Malek (à g.) et Omar (à d.) tentent de mettre fin à leur malheur respectif.

Les personnages font donc face à cette réalité où chaque jour est un combat, les tensions étant fortement mises en avant par un scénario ayant plusieurs points communs avec le film noir. On est alors immédiatement touché par le jeu des acteurs, non-professionnels, qui reste remarquable et convaincant par son réalisme, effet d'ailleurs renforcé par l'effet docu-fiction de ses plans.
La projection continue et on comprend chaque seconde un peu plus les liens et les visions des personnages. Malgré une construction complexe, il est aisé de comprendre rapidement ces éléments et il n'a donc rien à envier à d'autres films tels que Memento de C. Nolan. Question rythme, on observe tout de même une baisse de tension dès la fin du premier chapitre pour repartir trop longtemps après mais l'objectif n'est pas de faire un thriller incroyable. Il est dans le désir de dresser un portrait de la réalité et d'abattre un mur depuis trop longtemps debout et c'est avec succès qu'il est atteint.



4 Heath

Le choc des titans


Clash of the Titans


Un film de Louis Leterrier
Avril 2010

"Une perte de temps, on n'avait pas vu ça depuis le catastrophique 2012", c'est ce que vous risquez de penser en sortant de la salle de cinéma, et vous n'aurez pas totalement tort. Le choc des titans fait parti des films où le spectateur n'a pas besoin de réfléchir. Il suffit de réunir un grand nombre de stars, de servir un scénario compréhensible par un enfant de six ans malgré ses incohérences et d'utiliser les dernières technologies pour obtenir l'exemple-type du blockbuster. L'échec des titans ne déroge pas à la règle.

Liam Neeson s'interroge sur la cohérence du scénario.

Cette fois, Sam Worthington n'incarne pas un terminator ou un na'vi mais un demi-dieu de la mythologie grecque, Persée, qui aura pour but de se rebeller contre les divinités car il n'y a pas assez de poissons dans les récoltes de sa famille d'adoption et que cette dernière s'est fait tuée par le dieu vengeur des Enfers. Il décide alors de détruire l'arme ultime des dieux, le Kraken, et Hadès avec une dizaine d'autres soldats qu'il a rencontré à Argos, la cité révoltée face au pouvoir divin. Rien de plus simple !

Heureusement, Persée est protégé par Io, une autre demi-dieu qui ne sert pas à grand chose, tout comme les autres personnages secondaires puisqu'on se dépêche d'en éliminer 95% pour simplifier le scénario, donnant ce genre de chose à l'écran : "salut, je suis John mais ne vous intéressez pas à moi, je vais mourir dans 84 secondes". Ils n'ont donc pas le temps d'être mis en avant hormis notre star hollywoodienne. Même les dieux ne sont pas développés et le scénariste s'est amusé à les faire passer pour des idiots : Zeus ne devine pas le plan relativement simple de son frère Hadès et aide son fils, Persée, en lui offrant les moyens d'avancer dans sa quête alors qu'il a ordonné de relâcher le Kraken.
Enfin, la qualité de l'image est assez agréable pour l'œil, malgré tout on remarque plusieurs fois la présence de la synthèse, ce qui n'est pas censé arriver en principe. Les dialogues sont à l'eau de rose, de nombreux faux-raccords sont présents et les scènes d'actions ne sont pas vraiment convaincantes.

Comment résister au charme de la belle Gemma Arterton ?

Que reste-t-il de positif alors si ce n'est la beauté de Gemma Arterton, la classe de Liam Neeson et l'énergie de Sam Worthington ? Le divertissement ? Pourquoi pas, si on aime les films pop-corns ! Et même là, on est loin d'exceller dans le genre ! Très maladroit car on veut en faire trop, on cherche à dépasser ses limites et finalement en essayant d'être trop bon partout, on finit par l'être nulle part.




1(+?) Heath

Alice Au Pays Des Merveilles


Alice In Wonderland


Un film de Tim Burton
Mars 2010

Tim Burton est de retour, et Alice aussi!
Désormais âgée de 19 ans, Alice retourne dans cet endroit époustouflant qu'elle avait baptisé “le Pays des Merveilles” alors qu'elle n'était qu'une enfant. Mais tout ceci n'était-il pas censé n'être qu'un rêve? Là est l'une des clés du film. Rêve ou réalité? L'imaginaire de Carroll est ainsi bel et bien présent, et c'est peu dire, car mêlé à la fantaisie de Tim Burton, attendez vous à un certain dépaysement.
Certes, l'histoire n'est pas la même, il s'agit ici du retour d'Alice dans un monde qu'elle connait déjà, et dont elle connait (très) bien les habitants. Mais justement ! Nous découvrons d'une toute autre perspective le Lapin Blanc, le Chapelier Fou, Bonnet Blanc et Blanc Bonnet, la Chenille, le Chat du Cheshire et nous retrouvons beaucoup de clins d'œils et de répliques cultes, plus ou moins philosophiques. Le tout, sans redondance: Nous n'avons pas affaire à une énième adaptation de l'œuvre de Carroll, déjà vue et sans intérêt. Le scénario est en effet assez pertinent; La douce Alice, presque naïve, a grandi, et se convertis en guerrière intrépide, prête à tout pour sauver le Chapelier-Fou, lutter contre la Reine Rouge et libérer le Royaume de la terreur qu'elle fait régner.
Le plus réussi du film restent les décors, et les costumes. Ces derniers sont sublimes; très inventifs (Tim Burton est bien ici!), soignés, et regorgent tous de couleurs et de fantaisies intéressantes. (A noter les très beaux chapeaux signés “The Mad-Hatter”, les nombreuses robes d'Alice, qui changent autant de fois que sa taille). Pour ce qui est des décors, les plans sont somptueux, si bien qu'ils nous font regretter de ne pas rester plus longtemps dans ce pays enchanteur. La superbe vue sur les cascades du Palais de la Reine Blanche, la forêt dense et son chat du Cheshire, les grandes plaines verdoyantes que parcourt Alice sur le chapeau fantastique du Chapelier fou...Le tout couronné d' une très belle 3D, qui nous aide à dévorer chaque instant, chaque petit détail.
En bref; une esthétique et une ambiance grandioses qui nous font par moment penser à l'incontournable Seigneur des Anneaux de Peter Jackson.



Johnny Depp, toujours aussi excellent, apporte beaucoup au film; piment, humour, et beaucoup, beaucoup de folie! Le Chapelier Fou n'aura jamais fait autant parler de lui. Prenez-garde, son déhanchement un tant soit peu farfelu ne vous laissera pas indifférent! Helen Bonham Carter (Sweeney Todd, récemment), lui donnant la réplique est admirable. C'est une actrice de talent et elle nous le prouve une fois de plus: La reine rouge est tout aussi ridicule que détestable. De plus, elle a pris la grosse tête...


Toutefois, il nous faut souligner un bémol majeur : Disney est là, oui, et ça se voit! Le Grand Tim Burton se montre très timide, et se cache un peu trop derrière Mickey : le film est magique, mais surtout grâce à son esthétique... Et mis à part l'originalité des costumes, le grand fan de Burton ne retrouve malheureusement pas la spécialité du cinéaste; les inventions les plus délirantes qui sortent de son imagination.

Pour ne pas finir sur une fausse note, ce film reste spectaculaire, et garde la touche philosophique de Lewis Carroll... “Pourquoi un corbeau ressemble à un bureau?”. Peut-être aurez vous la solution cette fois, qui sait? Réponse en salles!




3 Heath

 
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