
Un film de Scandar Copti & Yaron Shani
Avril 2010
A Ajami (un quartier de Jaffa) en Israël, une famille, pourchassée par un gang, cherche à réunir la somme nécessaire pour faire cesser les hostilités; un jeune homme travaille illégalement dans l'espoir de pouvoir payer l'opération de sa mère; un palestinien rêve de vivre en paix avec sa petite-amie chrétienne; un policier juif recherche son frère disparu. Dans ce lieu commun, ces destins s'entrecroiseront en donnant à chacun la parole, le moyen de s'exprimer à l'aide de chapitres. Et c'est bien là qu'excelle Ajami en donnant au spectateur une histoire empirique mais objective, il n'y a pas de dénonciation particulière ou de prise de position et pourtant le film reste entraînant et émouvant.
Les personnages font donc face à cette réalité où chaque jour est un combat, les tensions étant fortement mises en avant par un scénario ayant plusieurs points communs avec le film noir. On est alors immédiatement touché par le jeu des acteurs, non-professionnels, qui reste remarquable et convaincant par son réalisme, effet d'ailleurs renforcé par l'effet docu-fiction de ses plans.
La projection continue et on comprend chaque seconde un peu plus les liens et les visions des personnages. Malgré une construction complexe, il est aisé de comprendre rapidement ces éléments et il n'a donc rien à envier à d'autres films tels que Memento de C. Nolan. Question rythme, on observe tout de même une baisse de tension dès la fin du premier chapitre pour repartir trop longtemps après mais l'objectif n'est pas de faire un thriller incroyable. Il est dans le désir de dresser un portrait de la réalité et d'abattre un mur depuis trop longtemps debout et c'est avec succès qu'il est atteint.
4 Heath
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