
Un film de Albert et Allen Hughes
Janvier 2010
"Et encore un blockbuster avec des stars comme Denzel Washington ou Garry Oldman pour attirer du monde et faire des sous !" Il semblerait pourtant que cet apriori soit très contestable. En effet, le concept d'un film post-apocalyptique où toutes les bibles furent brûlées n'est pas idiot, le voyage d'Eli serait alors de sauvegarder la dernière restante de personnes malveillantes au courant du pouvoir qu'un tel livre pourrait avoir sur une population pauvre qui ne connaît pas la religion. Une idée bien mise en forme, même si la première scène où un chat approche d'un cadavre et se fait violemment transpercé par une flèche n'est pas utile car on voit bien tout le long du film qu'il est difficile de trouver de quoi manger. Néanmoins, cela reste un détail.
Au milieu de ce paysage rappelant quelque peu la bande-dessinée, on découvre au fur et à mesure le personnage de Denzel Washington, Eli : ses cicatrices, son histoire sont une part de mystère agréable montrant ingénieusement qu'il y a un passé difficile derrière tout cela. Le jeu des deux grandes stars du film reste remarquable, en particulier celui de Garry Oldman jouant un "dictateur" (Cf. photogramme ci-dessous) ayant survécu au désastre et dirigeant une bande de motards dangereux. Mais les acteurs ne font pas tout, le vieil homme que joue l'ex-Zorg manque finalement de personnalité et n'en fait pas un personnage à part, rendant peu intéressante le jeu du chat et de la souris dans le film.

On pourrait rajouter qu'il aurait été tentant et facile de tomber dans les scènes de combats gores mais justement, non. C'est un point non négligeable puisqu'aujourd'hui on a tendance à faire de la boucherie afin d'amuser (voire d'effrayer pour certains) le spectateur. On ne sort donc pas de cette histoire à cause de surplus de sang ou de morceaux de chair, même si cela reste bien moins suggestif que dans La route.

L'aspect plus ou moins "divin" (on ne sait jamais vraiment) du film alourdie malgré tout l'histoire mais encore une fois, sans trop en faire finalement. C'est tout de même sur l'ombre hollywoodienne que se finit le film, dans toute la splendeur du cliché, risquant ainsi de dévaloriser la qualité du film sur sa durée, sa conclusion sonne faux car on nous dit "voilà comment se conclut l'histoire que vous venez de visionner" alors qu'elle reste bien mauvaise en rapport au reste de cette œuvre. Malgré tout, l'intrigue est bien tenue sur toute la durée du film, captivante. Cela s'ajoutant à ces autres points forts, Le livre d'Eli, fantastique ou réaliste dans son cadre post-apocalyptique, reste un bon divertissement même si ces défauts ne se cachent pas.
3 Heath
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