
Un film de Karim Dridi
Décembre 2009
Ce film est beau. Point. Cet acharnement contre le nouveau long-métrage de Karim Dridi, adaptation du roman de Sylvain Estibal n'est -à mes yeux tout du moins- pas justifié.
L'action se déroule en 1933 en plein Sahara Français. Marie Vallières de Beaumont, aventurière aviatrice, voyage à bord d'un biplan pour tenter de retrouver son amant, Bill, disparu alors qu'il tentait un traversée Londres/le Cap en avion. Celle-ci est contrainte de poser son biplan près d'un poste français. Elle y rencontre le lieutenant Antoine Chauvet, plutôt sceptique quant à la quête de la jeune femme. Mais celui-ci entre en conflit avec sa hiérarchie, et décide de l'aider, occasion de tenter quelque chose de nouveau. C'est alors que tout deux vont s'aventurer, désespérément, à dos de dromadaire dans un désert sans limite.
Le désert est beau, il faut le dire. Le film commence par le désert vu du ciel, et l'on se croirait dans le livre de Yann Arthus Bertrand. Sur ce point là, c'est un film à découvrir au cinéma absolument, pour les amateurs de paysages grandioses, ou pour ceux qui veulent s'évader, se dépayser le temps d'une heure trente-quatre. Le Sahara est filmé avec justesse, et la bande originale nous berce gentiment au rythme du pas des dromadaires.
Mais heureusement, le film ne se résume pas à ça; Guillaume Canet et Marion Cotillard, que l'on n'avait pas vus jouer ensemble depuis Jeux d'enfants, nous offrent une très bonne interprétation des deux personnages livrés à eux même dans le Ténéré. Guillaume Canet nous fait même quelques démonstrations à cheval (au triple galop sur les dunes), l'acteur ayant renoncé à sa carrière de Jockey suite à une chute à l'age de dix huit ans. La prestation de Marion Cotillard, bien que très juste, est il faut l'avouer un peu trop fade, lorsque l'on a en tête ses deux derniers rôles bouleversants, celui de la Môme Piaf (lui ayant valu un Oscar), et de la compagne de John Dillinger , dans Public Enemies, aux côtés de Johnny Depp.

Il faut dire que le spectateur ne connait presque rien de la vie de son personnage, Marion Vallières de Beaumont, et ceci reste le grand défaut du film: Qui est-elle? Pourquoi s'accroche-t-elle autant à son amant? Ce dernier, comme le fait remarquer le lieutenant Chauvet, ne s'est pourtant jamais risqué à quitter sa femme pour elle, et ne compte à priori pas le faire. Vous me direz alors que ce n'est pas une raison pour le laisser périr en pleine nature. Certes. Mais tout ceci fait que leur histoire d'amour manque un tantinet de piment; Nous ne connaissons pas Bill, nous ne sommes pas attachés à leur liaison, nous avons donc beaucoup de mal a ressentir la détresse de Marion Vallières. Exploiter tout ça n'aurait donc pas été de refus, au contraire, quitte à insérer deux ou trois flashback!
Un des points fort du film est en revanche le fait que Karim Dridi ne s'enlise pas dans le mélo. Les personnages de Marion Vallières et Antoine Chauvet se découvrent peu à peu jusqu'à s'aimer, et ceci sans " bisou-bisou " toutes les cinq minutes, et sans larmes-à-gogo.
Oui c'est une belle histoire qu'il faut découvrir au cinéma, " et puis c'est tout ". Il ne s'agit pas ici d'un Chef-D'Oeuvre, encore moins de la révélation de l'année: on ne sort pas de ce film complètement bouleversé, on n'a pas envie de hurler, on n'a pas envie de pleurer, on ne rit pas non plus. Mais on a passé une bonne séance à voyager et à rêver... et après tout, le cinéma, c'est fait pour quoi ?
Oui c'est une belle histoire qu'il faut découvrir au cinéma, " et puis c'est tout ". Il ne s'agit pas ici d'un Chef-D'Oeuvre, encore moins de la révélation de l'année: on ne sort pas de ce film complètement bouleversé, on n'a pas envie de hurler, on n'a pas envie de pleurer, on ne rit pas non plus. Mais on a passé une bonne séance à voyager et à rêver... et après tout, le cinéma, c'est fait pour quoi ?

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