RSS
"How about a magic trick ?"

Pages

Cinétudiant fête son premier anniversaire




Et oui, comme vous pouvez le voir, il y a de cela quelques jours Cinétudiant fêtait sa première année de création. Le site n'a malheureusement pas gardé autant de régularité dans ses publications que prévu (une trentaine de critiques sur l'année), les deux rédacteurs étant assez pris dans leur emploi du temps respectif.
J'espère que vous ne nous en voudrez pas !

Pour tenter de remédier à cela, nous avons réfléchis à plusieurs solutions afin de relancer un peu le blog, une nous a plus particulièrement intéressée.
Très prochainement, un avis aux lecteurs va être lancé afin que chacun puisse publier ses critiques sur les films actuellement au cinéma. Les critiques devront remplir un minimum de critères à savoir avoir une argumentation fondée, une certaine logique dans leur développement, etc.
Cela permettra ainsi à chacun de s'exercer à la critique et encouragera les échanges tout en réanimant un peu le blog.

Si vous êtes déjà intéressé, n'hésitez pas à prévenir par le biais du site ou bien vous pouvez envoyer directement votre critique sur cinetudiant@yahoo.fr afin que nous validions cela et la publiions sur le blog !


A bientôt !

Ch@troom




Ch@troom


Un film réalisé par Hideo Nakata
Août 2010

Depuis quelques temps, maintenant, les discussions en ligne ont beaucoup de succès et se développent rapidement. Msn, facebook et tout ses chats sur le web... Vous-même, n'y êtes jamais vous passé ? William, lui, y passe beaucoup de temps. Hacker confirmé, il décide de créer un mini réseau privée ou plutôt une salle privée pour discuter avec des personnes qu'il vient de rencontrer. L'idée : se faire des amis, pouvoir se confier n'importe quand, parler de tout et de rien, s'entraider. Tout cela paraît au premier abord merveilleux. Malheureusement, n'importe qui peut se cacher derrière son ordinateur. Et ces jeunes gens ne vont pas tarder à le découvrir.

Cette fois, Aaron Johnson ne joue pas un superhéros sans superpouvoir comme nous avons pu le voir dans Kick-ass ! Dans Ch@troom, il incarne un adolescent perturbé qui tente de se lier d'amitié avec d'autres jeunes afin de les pousser au suicide. Et quelle bonne surprise ! Son jeu d'acteur rend véritablement le film prenant et reste le point fort du film.

William (Aaron Johnson) guette le moindre mouvement de ses "amis".

Mettre en scène de manière concrète un univers virtuel était un pari risqué mais cela est véritablement bien pensé et permet de captiver l'attention du spectateur. Le problème dans ce dernier métrage du réalisateur de The ring est que tout le monde n'a pas forcément les connaissances nécessaires pour comprendre ce monde et beaucoup ne comprendront pas tout par l'image, il manque des explications à ce que l'on voit et ce n'est pas en cogitant seul que le spectateur trouvera la réponse.

Malgré tout, Ch@troom reste une agréable surprise dénonçant les dangers du chat sans tomber dans le cliché, offrant une vision unique du web et d'Aaron Johnson.





3 Heath

Le caméléon





Le caméléon


Un film de Jean-Paul Salomé
Juin 2010


Le Caméléon, c'est avant tout le surnom donné à Frédéric Bourdin, usurpateur d' identités Français, ayant changé plus de 100 fois d'identité dans plus de 15 pays. Le dernier film de Jean-Paul Salomé se concentre sur une partie du livre de Christophe d'Antonio L'invraisemblable histoire de Frédéric Bourdin. L'histoire commence en Espagne, où un jeune homme déclare s'appeler Nicholas Mark Randall, et avoir été kidnappé 4 ans auparavant, violé et torturé par les membres d'une secte. La sœur du jeune “Nicky” le ramène à la maison, aux États-Unis, alors que la police s'étonne entre-autre de son accent français, et pense à une imposture. Le temps passe et l'agent du FBI Jennifer Johnson essaye d'élucider ce mystère, alimenté par les comportements douteux du jeune homme et de sa famille.

Bien que le réalisateur ait essayé de rester le plus fidèle possible à ce chapitre de la vie de Frédéric Bourdin, certains points ont été retravaillés, comme le rapport chat/souris entre le jeune imposteur et l'agent du FBI, et la relation entre Frédéric Bourdin et sa “fausse-mère”. Cela a-t-il été fait au détriment du film où au contraire est-ce que cela a apporté quelque-chose à celui-ci? Les grands admirateurs de polars seront déçus car le film se concentre avant tout sur les relations humaines, le psychologique, les sentiments, l'hésitation. Le fait d'accentuer ces rapports fait donc un peu vaciller le spectateur, qui ne sait pas trop quoi attendre du film. Mais ce point n'est pas spécialement une faiblesse; qui dit enquête dit suspens, et en apportant une touche de suspens au film, il lui donne du piment. De plus, le lien assez fort entre Jennifer Johnson et Frédéric Bourdin, et la confiance que Bourdin semble lui vouer, permettent au spectateur de découvrir peu à peu la psychologie du personnage, ou du moins de s'en construire une interprétation. Car en effet personne ne pourra jamais savoir ce qu'il s'est réellement passé dans la tête de cet usurpateur d'identités. C'est ainsi avec plaisir que l'on découvre un film qui n'a pas la prétention de vouloir nous dévoiler la “vérité” sur Frédéric Bourdin. Le personnage va être trahi aux États-Unis, et usurper l'identité de Nicholas Mark R. lui sera fatal; le choix du réalisateur de se concentrer sur cette partie de sa vie est donc pertinent, et nous offre une peinture du personnage variée: coupable ou victime? Cette sensation de doute est de plus accentuée par le biais d'un point de vue interne: le spectateur "est" Frédéric Bourdin (ou Frédéric Fortin, comme il apparait dans le film).



Il nous faut dorénavant souligner l'importance de la relation mère-fils, ou “fausse-mère/faux-fils”; celle-ci a été un peu exagérée par rapport au livre, mais est si belle dans le film qu'elle nous parait essentielle; le spectateur ne peut être qu'ému par cette relation inhabituelle; après cette douloureuse perte, la mère (Kimberley), réfugiée dans la drogue et dans l'alcool, ne sait que penser du retour de son fils; miracle, ou infortune? Kimberley et Nicky oscillent entre méfiance et affection, et le spectateur bascule à nouveau dans le doute le plus complet, cherchant à comprendre Frédéric Bourdin. Non seulement les dialogues sont justes et donnent presque des frissons, mais les acteurs interprétant la mère et le fils sont éblouissants; Ellen Barkin (Blessures Secrètes, Ocean's 13...) est touchante et effrayante et l'on ne peut qu'admirer sa prestation dans la peau d'une mère désarmée, ayant perdu tout contrôle, maitresse d'une famille anéantie. Une performance qui, aux États-Unis, mériterait incontestablement l'Oscar. Marc-André Grondin ( C.R.A.Z.Y, Le Premier Jour Du Reste De Ta Vie, Bouquet Final...) fait encore preuve de polyvalence en acceptant un rôle très différent de ses précédents; La ressemblance physique avec le véritable Frédéric Bourdin est loin d'être bluffante, mais les yeux de l'acteur expriment parfaitement la détresse, la malice, la peur de ce personnage si changeant et incompréhensible.



Bien que le réalisateur se soit justifié sur ce fait, on regrettera les plans sur les paysages de la Louisiane, très rares, comme les Bayous, qui auraient rajouté du mystère au film. De même, les plans sur les trailers park, où habite la famille déchirée, auraient gagné à être un peu plus exploités. Mais ceci n'a que trop peu d'importance, car l'on sort de la salle intrigués, avide de recherches personnelles, pour essayer de comprendre de nous même ce personnage énigmatique.

Un beau film qui mérite d'être vu.






"Interview" Marc-André Grondin.

C'est par surprise que j'ai rencontré Marc-André Grondin dans la rue, alors qu'il s'allumait tranquillement une cigarette sur le trottoir quelques heures avant l'avant-première. Bien décidée à lui poser toutes mes questions, je suis allée à sa rencontre, et il m'a très gentiment accordé son temps (je l'en remercie encore si par hasard il passait par là). Mon portable m'a cependant trahi et je n'ai pas pu enregistrer ses réponses comme je l'avais souhaité, mais je vais tâcher de vous résumer ses paroles:

Pour commencer, quelques questions sur son envie de travailler dans le film, la manière dont il a travaillé son rôle, etc...; Marc-André Grondin a été séduit par ce rôle assez noir, très différent des personnages qu'il avait déjà interprété. (cf C.R.A.Z.Y., Le Premier Jour Du Reste De Ta Vie, Bouquet Final, Bus Palladium, Che …) C'est donc ce côté “un peu flippant” et aussi le fait que ce personnage existe et qu'il s'agit ici d'une partie de sa vie qui l'ont avant tout intéressé. Afin de travailler ce rôle, il s'est beaucoup renseigné sur le véritable Frédéric Bourdin, par le biais de multiples recherches internet, il a lu “probablement tous les articles, vu toutes les vidéos et interviews” , afin de presque le connaitre sans jamais l'avoir rencontré. En effet il a décidé de ne pas le rencontrer afin de “garder une distance assez intelligente entre le vrai personnage et celui du film”, afin que le spectateur puisse “suivre davantage la trame narrative”, et poser une certaine limite, sans être “attachant”. Il ajoute que Frédéric Bourdin n'est “pas quelqu'un de très accessible”, et qu'il est très difficile pour le public d'être embarqué dans l'histoire, de suivre son raisonnement. Ce n'est pas un monstre, mais ce n'est pas non plus un héros, Marc-André Grondin a donc préféré garder une certaine distance pour trouver sa propre interprétation du personnage sans avoir une position biaisée. Pour ma question quant à une éventuelle appréhension de ce que penserait Frédéric Bourdin de son interprétation, il répond que “oui et non”; une petite plaisanterie sur le fait que de toute façon le 24 il était dans l'avion pour le Canada, puis il déclare plus sérieusement que ce n'est pas “un type dangereux, pas un tueur en série” et l'acteur affirme ensuite n'avoir “aucune pression”. “J'espère bien qu'il va apprécier le film, on a pas mal collé à la version du scénario qu'il a lu. Je crois pas qu'il va avoir d'énormes surprises, mais en même temps c'est normal; c'est une partie de sa vie. Je crois que Frédéric est quelqu'un d'imprévisible, donc on n'sait jamais... j'pense que ça fait partie du truc!” Étant passionnée de langues étrangères, je me suis sentie obligée de lui poser une question sur son tout premier rôle en anglais: ( “Étant Québécois, pour interpréter Raphaël dans Le Premier Jour Du Reste De Ta Vie, vous avez du prendre l'accent français; Ici, c'est la première fois que vous tournez en anglais, et c'est pour jouer un français...Un nouveau Challenge?”) “C'est marrant on me pose toujours des questions sur mon accent” a-t-il d'abord déclaré. Il affirme ensuite que l'on peut en effet considérer ça comme un challenge, car c'était une situation assez compliquée: il est évidement parfaitement bilingue mais a du prendre l'accent français lorsqu'il parle anglais dans le film, sans non plus en faire trop.

Je pense avoir résumé le plus gros de ses propos, et j'espère ne rien avoir déformé !

NB: Pour les intéressés, rendez-vous au Cinéma Des Cinéastes (Métro Place Clichy) le Vendredi 25 Juin: Projection du film à 20H suivie d'un débat en présence de Jean-Paul Salomé, Bertrand Tavernier, Costas-Gravas, Janine Lorente, autour du thème "L'expérience américaine de cinéastes français". Sympathique!


3+ Heath

Kick-ass


Kick-ass


Un film de Matthew Vaughn
Avril 2010

N'avez-vous jamais rêvé être un superhéros qui botterait les fesses aux "bad guys" ? En tout cas, Dave Lizewski, un adolescent américain passionné des comics, n’a plus besoin de faire travailler son imaginaire : il est Kick-ass. Bien vite, il va comprendre les difficultés qu’impose le métier sans super-pouvoir voire sans muscles. A la suite d’un combat et de vidéos amateur de passants, il devient rapidement célèbre. A côté, la mafia voit ses hommes se faire tuer un à un et prend alors pour cible prioritaire le jeune justicier.

Plus qu’un film de genre, c’est un véritable melting-pot. Sous forme de film de superhéros un peu sombre, Kick-ass n’hésite pas à placer d’incroyables scènes d’actions en faisant attention à ne pas tomber dans le domaine du fantastique. Le spectateur ne sera que bouche-bée face aux combats dans l’entrepôt où Matthew Vaughn, sous les conseils permanents de l’auteur du comic (Mark Millar), fait preuve d’une grande ingéniosité en utilisant diverses stratégies afin de ne pas tomber dans le « too much ».

Damon Macready (N. Cage) is Big Daddy.

L’aspect récalcitrant de Kick-ass est un des points forts et amène à l’écran le personnage de Hit-Girl, une superhéroïne bien plus classe que la Catwoman de Pitof et moins niaise que la Supergirl de Jeannot Szwarc, maniaque de ses couteaux Benchmade modèle 42, âgée seulement de onze ans. A la fois vulgaire et violente, tout comme le veut le comic, elle est incroyablement bien jouée par la dynamique Chloë Mortez. Drôle et attachante, elle est incontestablement un atout majeur du film et forme un très bon duo avec Nicolas Cage, jouant brillamment, comme ce n’était plus le cas depuis Lord of war, le père de Hit-Girl : Big Daddy.

Beaucoup d’autres personnages font leur apparition au cours du film et rendent l’univers encore plus vaste et intéressant tels que Red Mist (Christopher Mintz-Plasse) ou encore le chef de la mafia (Mark Strong).

"Who are you ? -I'm Hit-Girl".

Bourré d’humour et d'une bande-originale détonante, le film reste très actuel : on fait appel au célèbre groupe d'électro The Prodigy pour rythmer certaines scènes, on se sert des derniers moyens de communication massifs tels que Youtube, on utilise la prise de vue de type First-Person Shooter présente dans certains jeux vidéos sans en abuser comme dans Doom, on conserve l'univers du comic qui inspire plus d'un personnage, etc.
Aussi, Kick-ass reste un saladier de références et clins d’œil autant au film de superhéros (Spiderman, Superman, X-men origins : Wolverine, Darkman, Batman Begins, Batman (la série), etc.) qu’à d'autres genres (Et pour quelques dollars de plus, Sin City, Phantom of the paradise, Wanted : choisis ton destin, etc.).
Il les détourne par la même occasion en renversant leurs codes. On évite donc agréablement de nombreux clichés hormis un en particulier, à savoir celui de la romance teenager. Même si on ne passe pas excessivement de temps sur cet aspect du film, il reste prévisible mais est nécessaire pour sensibiliser le spectateur et rendre encore plus attachant notre superhéros à la tenue de plongée.

"You didn't see that, did you ?"

Avec un scénario aussi solide où les personnages sont légitimement bien plus importants que l’intrigue, on ne peut que regretter de ne pas en avoir davantage à l’écran. En bref, Kick-ass a tout pour plaire et excelle partout où il s’aventure. Incontournable.


Cliquez ici pour la bande-annonce VOST ! En espérant vous donner envie de le voir ! Bon film !



Le Joker

Ajami




Ajami


Un film de Scandar Copti & Yaron Shani
Avril 2010

A Ajami (un quartier de Jaffa) en Israël, une famille, pourchassée par un gang, cherche à réunir la somme nécessaire pour faire cesser les hostilités; un jeune homme travaille illégalement dans l'espoir de pouvoir payer l'opération de sa mère; un palestinien rêve de vivre en paix avec sa petite-amie chrétienne; un policier juif recherche son frère disparu. Dans ce lieu commun, ces destins s'entrecroiseront en donnant à chacun la parole, le moyen de s'exprimer à l'aide de chapitres. Et c'est bien là qu'excelle Ajami en donnant au spectateur une histoire empirique mais objective, il n'y a pas de dénonciation particulière ou de prise de position et pourtant le film reste entraînant et émouvant.

Malek (à g.) et Omar (à d.) tentent de mettre fin à leur malheur respectif.

Les personnages font donc face à cette réalité où chaque jour est un combat, les tensions étant fortement mises en avant par un scénario ayant plusieurs points communs avec le film noir. On est alors immédiatement touché par le jeu des acteurs, non-professionnels, qui reste remarquable et convaincant par son réalisme, effet d'ailleurs renforcé par l'effet docu-fiction de ses plans.
La projection continue et on comprend chaque seconde un peu plus les liens et les visions des personnages. Malgré une construction complexe, il est aisé de comprendre rapidement ces éléments et il n'a donc rien à envier à d'autres films tels que Memento de C. Nolan. Question rythme, on observe tout de même une baisse de tension dès la fin du premier chapitre pour repartir trop longtemps après mais l'objectif n'est pas de faire un thriller incroyable. Il est dans le désir de dresser un portrait de la réalité et d'abattre un mur depuis trop longtemps debout et c'est avec succès qu'il est atteint.



4 Heath

Le choc des titans


Clash of the Titans


Un film de Louis Leterrier
Avril 2010

"Une perte de temps, on n'avait pas vu ça depuis le catastrophique 2012", c'est ce que vous risquez de penser en sortant de la salle de cinéma, et vous n'aurez pas totalement tort. Le choc des titans fait parti des films où le spectateur n'a pas besoin de réfléchir. Il suffit de réunir un grand nombre de stars, de servir un scénario compréhensible par un enfant de six ans malgré ses incohérences et d'utiliser les dernières technologies pour obtenir l'exemple-type du blockbuster. L'échec des titans ne déroge pas à la règle.

Liam Neeson s'interroge sur la cohérence du scénario.

Cette fois, Sam Worthington n'incarne pas un terminator ou un na'vi mais un demi-dieu de la mythologie grecque, Persée, qui aura pour but de se rebeller contre les divinités car il n'y a pas assez de poissons dans les récoltes de sa famille d'adoption et que cette dernière s'est fait tuée par le dieu vengeur des Enfers. Il décide alors de détruire l'arme ultime des dieux, le Kraken, et Hadès avec une dizaine d'autres soldats qu'il a rencontré à Argos, la cité révoltée face au pouvoir divin. Rien de plus simple !

Heureusement, Persée est protégé par Io, une autre demi-dieu qui ne sert pas à grand chose, tout comme les autres personnages secondaires puisqu'on se dépêche d'en éliminer 95% pour simplifier le scénario, donnant ce genre de chose à l'écran : "salut, je suis John mais ne vous intéressez pas à moi, je vais mourir dans 84 secondes". Ils n'ont donc pas le temps d'être mis en avant hormis notre star hollywoodienne. Même les dieux ne sont pas développés et le scénariste s'est amusé à les faire passer pour des idiots : Zeus ne devine pas le plan relativement simple de son frère Hadès et aide son fils, Persée, en lui offrant les moyens d'avancer dans sa quête alors qu'il a ordonné de relâcher le Kraken.
Enfin, la qualité de l'image est assez agréable pour l'œil, malgré tout on remarque plusieurs fois la présence de la synthèse, ce qui n'est pas censé arriver en principe. Les dialogues sont à l'eau de rose, de nombreux faux-raccords sont présents et les scènes d'actions ne sont pas vraiment convaincantes.

Comment résister au charme de la belle Gemma Arterton ?

Que reste-t-il de positif alors si ce n'est la beauté de Gemma Arterton, la classe de Liam Neeson et l'énergie de Sam Worthington ? Le divertissement ? Pourquoi pas, si on aime les films pop-corns ! Et même là, on est loin d'exceller dans le genre ! Très maladroit car on veut en faire trop, on cherche à dépasser ses limites et finalement en essayant d'être trop bon partout, on finit par l'être nulle part.




1(+?) Heath

Alice Au Pays Des Merveilles


Alice In Wonderland


Un film de Tim Burton
Mars 2010

Tim Burton est de retour, et Alice aussi!
Désormais âgée de 19 ans, Alice retourne dans cet endroit époustouflant qu'elle avait baptisé “le Pays des Merveilles” alors qu'elle n'était qu'une enfant. Mais tout ceci n'était-il pas censé n'être qu'un rêve? Là est l'une des clés du film. Rêve ou réalité? L'imaginaire de Carroll est ainsi bel et bien présent, et c'est peu dire, car mêlé à la fantaisie de Tim Burton, attendez vous à un certain dépaysement.
Certes, l'histoire n'est pas la même, il s'agit ici du retour d'Alice dans un monde qu'elle connait déjà, et dont elle connait (très) bien les habitants. Mais justement ! Nous découvrons d'une toute autre perspective le Lapin Blanc, le Chapelier Fou, Bonnet Blanc et Blanc Bonnet, la Chenille, le Chat du Cheshire et nous retrouvons beaucoup de clins d'œils et de répliques cultes, plus ou moins philosophiques. Le tout, sans redondance: Nous n'avons pas affaire à une énième adaptation de l'œuvre de Carroll, déjà vue et sans intérêt. Le scénario est en effet assez pertinent; La douce Alice, presque naïve, a grandi, et se convertis en guerrière intrépide, prête à tout pour sauver le Chapelier-Fou, lutter contre la Reine Rouge et libérer le Royaume de la terreur qu'elle fait régner.
Le plus réussi du film restent les décors, et les costumes. Ces derniers sont sublimes; très inventifs (Tim Burton est bien ici!), soignés, et regorgent tous de couleurs et de fantaisies intéressantes. (A noter les très beaux chapeaux signés “The Mad-Hatter”, les nombreuses robes d'Alice, qui changent autant de fois que sa taille). Pour ce qui est des décors, les plans sont somptueux, si bien qu'ils nous font regretter de ne pas rester plus longtemps dans ce pays enchanteur. La superbe vue sur les cascades du Palais de la Reine Blanche, la forêt dense et son chat du Cheshire, les grandes plaines verdoyantes que parcourt Alice sur le chapeau fantastique du Chapelier fou...Le tout couronné d' une très belle 3D, qui nous aide à dévorer chaque instant, chaque petit détail.
En bref; une esthétique et une ambiance grandioses qui nous font par moment penser à l'incontournable Seigneur des Anneaux de Peter Jackson.



Johnny Depp, toujours aussi excellent, apporte beaucoup au film; piment, humour, et beaucoup, beaucoup de folie! Le Chapelier Fou n'aura jamais fait autant parler de lui. Prenez-garde, son déhanchement un tant soit peu farfelu ne vous laissera pas indifférent! Helen Bonham Carter (Sweeney Todd, récemment), lui donnant la réplique est admirable. C'est une actrice de talent et elle nous le prouve une fois de plus: La reine rouge est tout aussi ridicule que détestable. De plus, elle a pris la grosse tête...


Toutefois, il nous faut souligner un bémol majeur : Disney est là, oui, et ça se voit! Le Grand Tim Burton se montre très timide, et se cache un peu trop derrière Mickey : le film est magique, mais surtout grâce à son esthétique... Et mis à part l'originalité des costumes, le grand fan de Burton ne retrouve malheureusement pas la spécialité du cinéaste; les inventions les plus délirantes qui sortent de son imagination.

Pour ne pas finir sur une fausse note, ce film reste spectaculaire, et garde la touche philosophique de Lewis Carroll... “Pourquoi un corbeau ressemble à un bureau?”. Peut-être aurez vous la solution cette fois, qui sait? Réponse en salles!




3 Heath

Dream




Bi-Mong


Un film de Kim Ki-duk
Mars 2010

Et si vos rêves étaient vécus inconsciemment par quelqu'un, si vos fantasmes se réalisaient par une tierce personne somnambule ? Ce n'est pas tant son fonctionnement qui intéressera le réalisateur coréen Kim Ki-duk mais la lutte de deux personnes qui subissent ce phénomène. En effet, après avoir rêvé d'un accident, Jin se rend sur les lieux de ce dernier et constate qu'il a bien eu lieu mais par l'intermédiaire d'une autre personne : Ran. S'ils s'endorment tout les deux, l'un exécutera ce que l'inconscient de l'autre suggérera, ils vont alors devoir gérer ce problème ensemble malgré le fait qu'ils soient le yin et le yang tant par leur personnalité que par leur histoire; Ran fuit son ex-fiancé qu'elle déteste, Jin traque celle qu'il aime et qui est parti.

On apprécie alors rapidement le réaliste et la cohérence présents dans le comportement des personnages, ils ne sont que trop communs et c'est par la puissance des sentiments qu'ils oseront tenter l'impossible. Pourtant, il est difficile de parler plus longtemps de réalisme dans un film qui mélange rêve, réalité, imagination et vision tout en restant dans une poésie de l'image et des émotions. Il est facile de s'y perdre mais on finit systématiquement par comprendre de quoi il s'agit et c'est alors au spectateur d'avoir son interprétation de la chose.
C'est aussi dans son montage qui ne mâche pas le moindre agissement à l'image, dans ses cadrages qui laissent supposer les sentiments des personnages et dans ses décors que toute la poésie du film se fait sentir, peut-être n'est-elle pas aussi évidente que dans certains plans de Bright Star mais ne serait-ce pas une caractéristique du cinéma asiatique ?

Ran, consciente ?

Malgré tout cette poésie rendue vivante par la diversité de ces manifestations, on regrettera que le rêve ne nous transporte pas plus loin. Il est vrai que les tournures que prend l'histoire sont, contrairement au cinéma hollywoodien, difficilement envisageables mais la répétition des rêves du même univers clos et le temps de réaction des personnages peuvent être deux facteurs rendant le film trop fermé, concentré sur un unique sujet.
Même s'il est facile de lui reconnaître quelques défauts, Dream reste un long-métrage qui trouve aisément sa place parmi les bons films asiatiques contemporains aux côtés de The Chaser, Le bon, la brute et le cinglé, A bittersweet life et bien d'autres.




3+ Heath

Bus Palladium


Bus Palladium


Un film de Christopher Thompson
Mars 2010


Du rock, des 'beaux-gosses', du soleil, des nanas... Oui, mais pas seulement!
Bus Palladium, c'est avant tout une très belle histoire d'amitié entre Manu, Lucas, Jacob, Philippe, Mario, et de Lust, leur groupe de rock . Avec Lust, ils goûtent aux plaisirs d'un succès grandissant, de la liberté, de la jeunesse, du voyage... Mais leurs nouvelles responsabilités, et la rencontre d'une jeune femme séduisante vont les mettre à l'épreuve, et les obliger à veiller sur la cohésion du groupe. C'est donc un beau portrait de l'évolution d'un groupe, mais pas seulement un groupe de rock, surtout un groupe de 'potes'.
Bien que tout cela semble quelque peu cliché, et donne une impression de déjà vu, il n'en n'est rien. Le premier long métrage de Christopher Thompson est bien travaillé, et ne se réduit pas à un petit-film-sympa-pour-ados-prépubères.

Lust et leur manager.

Si elle reste un peu trop légère, et non comparable aux Stones (comme on peut le lire dans la presse), la musique de Lust est agréable et nous plonge dans une atmosphère envoûtante. De plus, les scènes de concert sont très crédibles, et c'est un des point fort du film. Bien qu'ils n'aient pas réellement enregistré les morceaux (sauf Arthur Dupont et Naomi Green qui prêtent leurs voix), les acteurs ont l'air de totalement maîtriser leurs instruments avec une énergie incroyable, si bien que l'on pourrait croire à l'existence de Lust.
Ils ne sont pas seulement convaincants sur scène; en effet, on découvre avec plaisir Arthur Dupont, François Civil, Jules Pelissier, Elisa Sednaoui, Naomi Green (…) tous aussi touchants et justes les uns que les autres, et dont la carrière pourrait aller loin. Marc-André Grondin est lui plus connu (C.R.A.Z.Y., Le Premier Jour Du Reste De Ta Vie, etc.), et n'a pas perdu son talent et son charisme.
Pour ce qui est du triangle amoureux, (avis à ceux qui craignent encore une fois le gros cliché) on évite avec plaisir les dialogues peu profonds entre les deux amis d'enfance épris de la même femme (pas de "J'te cause plus, c'est ma mienne!", rassurez-vous).
Les scènes filmées en caméra-amateur par les membres du groupes sont les bienvenues. Elles permettent au spectateur d'être plongé dans les "backstage" d'une tournée, et nous donne une vision plus intime de l'ambiance dans la bande, de la relation entre chacun. Elles donnent aussi, encore une fois, beaucoup de crédibilité, et laissent penser aux "Bonus" du DVD d'un groupe de rock.
Il est dommage en revanche de ne pas développer la naissance du groupe, car même s'il s'agit avant tout d'une histoire d'amitié et non de musique, ce moment clé ou tout a commencé nous aurait permis d'être davantage impliqués dans cette amitié et d'être plus attaché à chaque membre.
En somme, rien d'extraordinaire ou de bouleversant, mais ce film est très touchant, aussi drôle qu'émouvant, et nous fait passer un moment bien sympathique!




3 Heath





L'avant-première à Paris 15/03/10
(Photos prises sans flash, et donc floues, désolée :) )




Résultats Oscars 2010





Un peu tard pour les résultats de la 82ème cérémonie des Oscars me direz-vous ! Et vous aurez raison de le remarquer. Le manque de temps libre reste un problème majeur pour les actualités, j'espère que vous me comprendrez ! En tout cas, voilà les récompenses :


Oscar du Meilleur film :
Démineurs de Kathryn Bigelow

Oscar du Meilleur acteur :
Jeff Bridges dans Crazy Heart

Oscar de la Meilleur actrice :
Sandra Bullock dans The Blind Side

Oscar du Meilleur second rôle masculin :
Christoph Waltz dans Inglourious Basterds

Oscar du Meilleur second rôle féminin :
Mo'Nique dans Precious

Oscar du Meilleur réalisateur :
Kathryn Bigelow pour Démineurs

Oscar du Meilleur scénario :
Mark Boal pour Démineurs

Oscar du Meilleur scénario adapté :
Geoffrey Fletcher pour Precious

Oscar de la Meilleure photographie :
Mauro Fiore pour Avatar

Oscar du Meilleur montage :
Bob Murawski & Chris Innis pour Démineurs

Oscar de la Meilleur direction artistique :
Rick Carter, Robert Stromberg & Kim Sinclair pour Avatar

Oscar des Meilleurs costumes :
Sandy Powell pour Victoria: les jeunes années d'une reine

Oscar du Meilleur maquillage :
Barney Burman, Mindy Hall & Joel Harlow pour Star Trek

Oscar de la Meilleure bande-originale de film :
Michael Giacchino pour Là-haut

Oscar de la Meilleure chanson :
The Weary Kind
de T-Bone Burnett & Ryan Bingham pour Crazy Heart

Oscar du Meilleur mixage sonore
:
Paul N.J. Ottosson & Ray Beckett pour Démineurs

Oscar du Meilleur son :
Paul N.J. Ottosson pour Démineurs

Oscar des Meilleurs effets visuels :
Joe Letteri, Stephen Rosenbaum, Richard Baneham & Andy Jones pour Avatar

Oscar du Meilleur film d'animation :
Là-haut
de Pete Docter

Oscar du Meilleur film étranger :
El secreto de sus ojos
(film argentin)

Oscar du Meilleur film documentaire :
The Cove de Louie Psihoyos & Fisher Stevens

Oscar du Meilleur court-métrage documentaire :
Music by prudence
de Roger Ross Williams & Elinor Burkett

Oscar du Meilleur court-métrage d'animation :
Logorama de Nicolas Schmerkin

Oscar du Meilleur court-métrage de fiction :
The New Tenants de Joachim Back & Tivi Magnusson


Kathryn Bigelow.


En bref, on remarque agréablement qu'Avatar n'a pas tout remporté (seulement 3 oscars du domaine de la technique). Le favoris de cette année est évidement Démineurs qui remporte 6 oscars même si, comme toujours, certaines attributions sont contestables (cela est visible dès les nominations très réduites sur quelques films). Vous pouvez retrouver les nominations et avoir plus de précisions sur le site IMDb.

Résultats du sondage


Bonjour à tous, vous l'aurez sûrement remarqué, il y a peu de temps, un bref sondage a été mis en place afin de connaître vos avis sur les critiques de Cinétudiant. Le résultat est le suivant :

Êtes-vous d'accord avec les critiques de Colleen et Drazh ?

Oui et oui
5 (71%)
Oui et non
2 (28%)
Non et oui
0 (0%)
Non et non
0 (0%)

Nombre de votes : 7

Par souci de diplomatie, il a été choisi de ne pas réagir comme la brute sur nos lecteurs.

Le sondage avait pour but de constater que tout le monde n'est pas d'accord avec nos critiques, en particulier les miennes. Et tant mieux ! En effet, l'un des objectifs majeurs de ce blog est le débat sur différents films du cinéma d'aujourd'hui et il ne faut donc pas hésiter à nous dire en quoi vous n'êtes pas d'accord, à donner vos ressentis et points de vue, à exprimer vos interrogations, à partager vos connaissances sur ce sujet, etc.
Nous avons mis en place ici-même un moyen facile pour vous permettre de participer vous aussi à la vie de ce blog, pour cela vous pouvez vous inscrire en tant que membre afin de suivre les nouveautés et discussions ou bien poster un commentaire sans être inscrit en signant simplement votre texte.
Il m'a été demandé plusieurs fois comment peut-on poster un commentaire sur un article. Il est vrai que la configuration du site ne rend pas cette action des plus visibles. Pour déposer un commentaire sur Cinétudiant, il suffit, à la fin de l'article que vous désirez commenter, de cliquer sur Read User's Comments. Il en va de même pour lire les autres commentaires sur l'article.
Voilà pour ce qu'il en est de ce petit récapitulatif, en espérant voir un élan de participation qui contribuerait ainsi au blog, sait-on jamais !

Bonne lecture et à bientôt !

The Ghost Writer




The Ghost-Writer


Un film de Roman Polanski
Mars 2010

Tant de polémiques et d'affaires suspectes concernant les hommes politiques de notre société. C'est cela que dénonce brillamment le réalisateur du Bal des vampires Roman Polanski dans son dernier film The Ghost Writer. Ewan MacGregor, plus sérieux que dans le récent I love you Phillip Morris et convainquant par la simplicité et la pseudo-candeur de son personnage qui n'est autre que le nègre (ou l'écrivain) de l'ex-Premier ministre anglais (joué par Pierce Brosnan), censé achever la biographie du politicien. Les autres protagonistes restent eux-aussi intelligibles et l'idée de ne rater aucun déplacement du "ghost" permettent au spectateur d'être plus touché par l'état psychologique du personnage principal, il reste ainsi prudent et peu rassuré.

Le nègre d'Adam Lang.

On comprend dans une facilité déconcertante la critique des magouilles politiques, le parallélisme fait à l'affaire Blair/Bush, encore fraîchement dans nos mémoires, étant évident.
Dans une mise en scène aisément compréhensible, la tension est donc présente et pourtant on en rajoute avec la noirceur des décors, la froideur des couleurs et la musique, on est alors à son comble.
Après une séquence finale incroyable et un dernier plan digne de grands cinéastes, on ne peut sortir de la salle sans avoir compris ce que dénonce ce film. Quoiqu'il arrive, n'attendez pas que Pierce Brosnan se dévoile politicien pour le voir !



4 Heath

Brothers


Brothers


Un film de Jim Sheridan
Février 2010

Interview:


Pouvez-vous nous dire quelques mots sur Brothers ?

Drazh : Imaginez-vous, soldat, partir à la guerre, quitter ceux que vous aimez, vous faire capturer, torturer, la seule chose vous maintenant en vie étant l'espoir de retrouver votre famille. Par chance, vous réussissez à rentrer chez vous où vous constatez alors que votre femme (Natalie Portman) qui vous croyait mort s'est étroitement rapprochée de votre frère (Jake Gyllenhaal). C'est en tout cas ce que Jim Sheridan a voulu faire même si l'idée n'est pas si simple.



Quelle est selon vous la plus grande qualité du film? Et son plus gros défaut?


Colleen : J'ai avant tout été frappée par le talent des acteurs. C'est selon moi ce qui fait la force du film. Tobey Maguire est à l'apogée de sa carrière d'acteur : on lui donne ici un rôle (celui de Sam) qui lui permet de véritablement montrer de quoi il est capable et de se distinguer du personnage assez fade de Spiderman par exemple. Natalie Portman, qui incarne Grace, sa femme, et Jake Gyllenhaal, jouant son frère, lui donnent formidablement bien la réplique, et nous offrent ainsi à eux trois des dialogues forts et bouleversants.
Ce n'est pas tout, la toute jeune Bailee Madison incarnant Isabelle, fille ainée de Sam et Grace, est une révélation. Jalousie, innocence, incompréhension, tristesse ; tout se lit dans les yeux de la petite fille à la recherche d'un père -biologique ou non- mais présent.
Pour ma part, s'il faut trouver un vrai défaut à ce film, c'est bien celui-ci : la fin est décevante, voire parait un tantinet bâclée lorsqu'on la compare à l'intégralité du film si "complet". Sans vouloir en dire trop, le spectateur reste dans le doute le plus total. Alors que ce doute reste souvent le bienvenu dans les chutes au cinéma; ici il ne me parait pas à sa place. Rien d'alarmant, la fin reste, malgré tout, tout à fait convenable, mais fait que le film n'atteint pas la "perfection".

Tobey Maguire, effrayant dans son rôle de soldat.

Drazh : Comme l'a souligné Colleen, le jeu des acteurs est on ne peut plus convainquant, en particulier celui de Tobey Maguire. J'aime beaucoup ce dernier acteur et j'attendais de le voir dans un rôle disons où il pourrait avoir de plus grandes libertés de jeu et d'expression que dans la trilogie de Sam Raimi. Malgré tout, il existe un défaut majeur dans ce film; deux thèmes y sont abordés, celui des conséquences psychologiques de la guerre et celui du triangle amoureux. Le plus intéressant étant le premier, le plus présent étant le second, c'est vraiment dommage car tout cela reste captivant mais finalement assez abstrait, pas assez creusé. On nous montre une histoire secondaire qui certes est un bon plus dans le film mais ne le complète pas pour autant. C'est frustrant !


Comment se démarque t-il des autres? Qu'est-ce qui fait son originalité?


Colleen : Brothers se démarque des nombreux films de guerre déjà existants dans la mesure où il ne s'intéresse pas seulement à la guerre (ici en Afghanistan); c'est avant tout un film psychologique: la guerre qui vient briser une famille. Ce que vit le soldat. Ce que vit la femme du soldat. Ce que vivent les enfants du soldat. Ce que vit la famille du soldat. Tout cela avant, et ici, surtout après son retour au pays. Comment la vie peut-elle reprendre son cours? Quels vont être les dégâts de la jalousie et de la paranoïa? Ce sont avant tout ces thèmes abordés par Jim Sheridan.
Ce film se démarque aussi des autres longs-métrages de Jim Sheridan : le réalisateur des mémorables Au Nom Du Père et The Boxer quitte son Irlande natale et le conflit Nord-Irlandais et s'intéresse au conflit des Américains en Afghanistan.
Enfin, je trouve original le fait que ce film est une adaptation du film dannois Bröder paru en 2006. De plus, ce film étant assez récent, il serait intéressant de les comparer pour voir ce que Jim Sheridan a voulu apporter au scenario.


Donnez trois adjectifs qui qualifient au mieux le nouveau long-métrage de Jim Sheridan.

Colleen : Bouleversant, humain, profond.

Drazh : Effrayant, profond, abstrait. Les deux derniers mots s'opposant car on aborde un sujet profond mais souvent avec trop de superficialité.




4 Heath

Shutter Island


Shutter Island


Un film de Martin Scorsese
Février 2010

Ce nouveau Scorsese/DiCaprio, remarquablement bien travaillé, est l'adaptation du roman Shutter Island du célèbre Dennis Lehane. Il est bon de rappeler que ce romancier est l'auteur du remarquable Gone Baby Gone (adapté au cinéma par Ben Affleck en 2007) et du sublime Mystic River (adapté en 2002 par Clint Eastwood, avec Sean Penn, une merveille pure et simple). Cela fait déja plusieurs bonnes raisons d'aller voir ce film en salle, et ce non pas à reculons!
L'histoire se déroule en 1954, le marshal Teddy Daniels (Leonardo DiCaprio) et son nouveau coéquipier Chuck Aule débarquent sur l'île de Shutter Island au large de la Nouvelle Angleterre, pour enquêter dans l'hopital psychatrique où sont internés des criminels très dangereux. L'une des "patientes" (ou "détenue", terme utilisé par Teddy Daniels de manière particulièrement justifiée), mère infanticide, a disparu sans laisser aucune trace. Sa cellule est restée fermée à clés, et aucune issue ne semble envisageable. Seul un bout de papier présentant un code écrit de la main de la malade est retrouvé. Entre confiance et méfiance, les deux coéquipiers s'enlisent dans une enquête sordide et angoissante.

Shutter Island est plus qu'un simple thriller. Ce long-métrage est très riche et jongle avec frisson, action, drame, et suspens, dans une extrême habileté. Au delà de la simple enquête dirigée par Teddy Daniels, Martin Scorsese et son équipe offrent des scènes de courses poursuites à vous couper le souffle. La chair de poule est aussi au rendez-vous; l'atmosphère qui règne dans l'île est plus que glauque. Shutter Island ne voit jamais le soleil : une brume épaisse et une bande-son saisissante dévoilent l'île aux yeux du spectateur pour la première fois. Mauvais présage, la tempête dans laquelle les deux coéquipiers sont piégés au beau milieu du film semble être la métaphore de leur perdition.
L'enquête initiale tombe donc rapidement aux oubliettes, et cela presque inconsciemment pour le Teddy Daniels et pour le spectateur : très vite les mystères de l'île n'inspirent que la méfiance et la paranoïa. Le marshal se perd dans un univers cauchemardesque, aussi bien physiquement que mentalement ; il a des visions de sa femme, décédée dans un incendie. Il se revoit, en tant que vétéran de la seconde guerre mondiale, découvrir l'horreur des camps de concentration. Les flashbacks sont donc de la partie. Représentant l'aspect dramatique du film, ils sont à la fois les bienvenus, et le bémol du film. D'un point de vue technique, les hallucinations de Teddy revèlent une esthétique incroyable; prenons pour exemple la très belle scène où sa femme se consume dans ses bras répétant "Let me go" ("laisse-moi partir"), ne devenant plus que cendres sous une pluie impuissante (révélant les regrets d'impuissance de Teddy). Ce qui peut être reproché aux flashbacks est en revanche le fait qu'ils mélangent le passé et les hallucinations de Teddy. Le spectateur est donc quelques fois un peu confus et a du mal à distinguer le réel de l'iréel. Ceci est en revanche peut-être voulu : Teddy Daniels est lui même perdu et ne sait plus quoi croire, qui croire. Je reprocherais aussi aux flashbacks de s'attarder un peu trop sur les souvenirs du marshal de la Shoah. Ces souvenirs sont essentiels mais trop nombreux. Ils n'apportent pas grand chose à l'histoire, et beaucoup auraient pu être raccourcis voire supprimés.




Cependant, malgré ces quelques flashbacks en trop et la longueur du film (2H17), il est très difficile de s'ennuyer. Le film est passionnant, les minutes passent à une vitesse incroyable. Il offre différents degrés de lecture et ainsi, dès que le spectateur sort de la salle, il n'a qu'une envie : le revoir pour l'analyser d'une toute autre manière. En effet, dans cet univers étouffant de la psychiatrie, le spectateur devient lui aussi fou à force d'être finement manipulé. Lui même, tout comme Teddy, subit la paranoïa et ne sait plus qui ou quoi croire. Cette manipulation est d'autant plus réussie que le jeu de Leonardo DiCaprio est extraordinaire et nous entraine dans la confusion la plus totale. Cet acteur est excellent mais ce n'est pas une révélation (depuis Aviator, autre tandem Scorsese/DiCaprio, le beau minet rebel de Titanic nous a prouvé qu'il était devenu l'un des plus grands de sa génération). A noter également les très belles prestations de Michelle Williams (vue dans Brokeback Mountain) et Emily Mortimer (Match Point).
En somme, Shutter Island est un très bon film, captivant, doté d'une chute suprenante!



4 Heath

Valentine's Day


Valentine's Day


Un film de Garry Marshall
Février 2010

On nous montrait partout l'affiche, on nous a offert une avant-première le 14 février, on nous a bien montré que dans cette nouvelle comédie du réalisateur de Pretty Woman, il y aurait un maximum de stars (il faut bien attirer le public avec quelque chose quand le film est creux, vide dans le fond) mais nous ne nous amuserons pas à tous les citer, seulement les principaux: Julia Roberts, Jessica Alba, Anne Hathaway, Jessica Biel, Jennifer Garner, Bradley Cooper, Jamie Foxx, Patrick Dempsey, Ashton Kutcher, Eric Dane. Pardon, j'avais dit seulement les principaux, d'un côté je l'ai fait, il en reste encore, si si !
Malgré ce concept intéressant économiquement parlant et adopté depuis des années par les studios hollywoodiens, cela ne rendra pas le film exceptionnel et ne marquera pas l'histoire du cinéma (il n'en a pas la prétention non plus !).

A votre gauche, si vous observez bien, vous pouvez apercevoir l'un des adorables clichés de la comédie américaine de l'ami de couleur d'un des héros qui donne ses conseils dont tout le monde à besoin car c'est difficile de réfléchir par soi-même.

Une histoire simple sur une idée intéressante: un jour de la St-Valentin, des personnes font des rencontres, se séparent, se retrouvent tout en se croisant et s'influençant. Malheureusement, pour un film qui se veut romance, on ne sera jamais ému par un de ces évènements, les personnages étant complétement amputé d'une quelconque personnalité. Pour un film qui se veut comédie, c'est vrai: ça fait sourire. Dommage, ça s'arrête là ! Ah non, avec tout ces clichés comme celui du fleuriste indien qui demande à une bulgare de bien s'exprimer en anglais et de faire comme lui il a fait, à savoir apprendre la langue -c'est un exemple, ne vous en faites pas, il y en a bien d'autres, cherchez les durant la séance, ils ne sont pas difficiles à trouver-, le rire s'impose par moments.
Enfin bref, Valentine's Day reste un moment agréable à passer, rythmé, et cela même si la romance (le point-clé du film de base) est absente et que le discours moralisateur sur l'amour est d'une lourdeur sans fin (il vaut mieux en rire sinon cela sera dur pour vous). Un conseil: allez-y à plusieurs, sinon bonne chance !



1 Heath

Wolfman


Wolfman


Un film de Joe Johnston
Février 2010

Le Loup garou, La nuit du loup-garou, Le loup-garou de Londres, Wolf, Le loup-garou de Paris, le Pacte des loups et bien d'autres encore. Vous le savez, le mythe du monstre a déjà été exploité maintes fois au cinéma, et ce n'est pas avec Wolfman que cela changera. Rien de bien nouveau dans ce dernier long-métrage de J. Johnston mais, sachant que ce film a été réalisé dans l'idée de porter hommage aux films d'horreur du siècle dernier -principalement des années 1960- et surtout au Loup-garou de G. Waggner de 1941, en quoi pourrait-on lui reprocher de conserver l'histoire originelle et d'en améliorer certains points sans perdre le fil directeur ?


C'est donc sur un solide scénario à la fois classique et amélioré dans le but de conserver une touche d'originalité propre au film que la légende prend place: un homme revient dans les terres anglaises de son père pour élucider le meurtre de son frère et découvre rapidement la bête qui le blessera. Je vous laisse deviner la suite ! Un histoire qui paraît bien simple à la base mais qui prend de l'ampleur au cours de la projection, comme tout bon récit. Benicio del Toro, l'acteur principal, est effrayant dans son rôle de loup-garou et le personnage de Gwen Conliffe, peut-être un peu trop discret, est agréablement bien interprété par Emily Blunt. On ne peut pas en dire autant malheureusement du personnage que joue Anthony Hopkins qui est bien vide de personnalité, on ne sait presque rien de sa vie et de ses actes hormis les quelques paroles qu'il prononce façon révélation, il est bien rapidement mis de côté et on le regrettera (un film qui s'appelle Wolfman ne doit pas forcément tourner que sur le wolfman).


Quant à la place du spectateur dans ce film, il peut déjà être sûr de sursauté plusieurs fois, parfois grâce à un système ingénieux que je ne dévoilerai pas ici pour ne pas vous gâcher la surprise. Le film ne tombe pas dans le surplus de chairs et de sang même si certaines scènes restent remarquables dans leur violence, par la furie du loup. A ce propos, il est très intéressant de constater l'opposition entre deux types de violence, physique chez la bête, psychologique chez le héros, qui rend le film à la fois effrayant et poignant. La scène à Londres, autre clin d'œil aux classiques du genre, illustrant parfaitement les deux aspects de cette créature mythique.
D'ailleurs, certains pourraient reprocher le côté trop humain du loup-garou les soirs de pleines lunes: il faut savoir que le but n'était pas de rendre le monstre effrayant au plus haut point mais de garder un certain héritage du film de Waggner, et le résultat après "quelques" heures de maquillage est terrifiant, une réussite !

En haut, le loup-garou de Waggner et au dessus celui de Johnston: remarquez la ressemblance !

En dernier point, on pourrait malgré tout reprocher à Wolfman une fin trop rapide, qui nous arrache à notre plaisir trop vite, peut-être est-ce due aux deux personnages secondaires voire aux trois avec Hugo Weaving jouant un détective qui ne sont pas assez exploités, jamais mis en avant. Cela ne nous empêchera pas pour autant de passer une agréable séance de cinéma et de savourer avec notre adrénaline une nouvelle fois le mythe du loup-garou ! Petit conseil pour le cinéma, vérifiez les phases de la lune avant de sortir voir le film !



3 Heath

Ninja assassin



Ninja Assassin


Un film de James McTeigue
Février 2010

"Crack Boum Paf" ! C'est ce que vous retiendrez de Ninja Assassin, entre autres. Scénario simple: dans un monde moderne, un ninja quitte son clan pour se rebeller (ce qu'il montre d'ailleurs très bien par la longueur de ses cheveux) et tuer tout le monde. Vous l'aurez compris, ce film ne cherche pas à être le long-métrage de l'année. On commence donc en toute légèreté par une scène romantique où un gang se fait massacrer par notre "gentil" ninja histoire de montrer qui est le patron. S'ensuit alors jusqu'à la fin des combats impressionnants avec les ralentis habituels de Matrix (le réalisateur étant le premier assistant-réalisateur sur le tournage de la trilogie) et autres procédés innovateurs, d'autant plus agréables par leur style et la réalité des acrobaties.

Un petit ralenti avant que le gentil couteau transperce le méchant ninja.

Les acteurs ne sont pas réellement mis en avant en 1h38 car avec tout les flash-backs, come-backs et combats, il est difficile d'analyser leur rôle -peu profond au passage-. Finalement, peu de choses à dire sur cette boucherie où on voit jambes, bras, doigts, têtes et autres voler dans un véritable bain de sang (ici, piscine serait plus appropriée) car ce film ne se veut que divertissement et tant mieux car il n'est que cela. Rien de bien nouveau, du déjà vu et revu si ce n'est autant de sang. Malgré les scènes d'actions qui nous maintiennent le souffle coupé et nous font parfois détourné le regard un instant, on reste dans l'idéalisme hollywoodien de l'happy-end et de la distinction gentil/méchant (tous un peu bêbête): ça en devient vraiment ridicule (exemple-type avec la scène où le héros nous montre ce dont il est capable, seul dans son appartement, au cas où on ne le comprendrait pas durant le reste du film) ! Yark Crac Boum !

Je voulais partager ce bonheur avec vous, illustration-type de l'exemple précédent.




1 Heath

Le livre d'Eli


The book of Eli


Un film de Albert et Allen Hughes
Janvier 2010

"Et encore un blockbuster avec des stars comme Denzel Washington ou Garry Oldman pour attirer du monde et faire des sous !" Il semblerait pourtant que cet apriori soit très contestable. En effet, le concept d'un film post-apocalyptique où toutes les bibles furent brûlées n'est pas idiot, le voyage d'Eli serait alors de sauvegarder la dernière restante de personnes malveillantes au courant du pouvoir qu'un tel livre pourrait avoir sur une population pauvre qui ne connaît pas la religion. Une idée bien mise en forme, même si la première scène où un chat approche d'un cadavre et se fait violemment transpercé par une flèche n'est pas utile car on voit bien tout le long du film qu'il est difficile de trouver de quoi manger. Néanmoins, cela reste un détail.

Au milieu de ce paysage rappelant quelque peu la bande-dessinée, on découvre au fur et à mesure le personnage de Denzel Washington, Eli : ses cicatrices, son histoire sont une part de mystère agréable montrant ingénieusement qu'il y a un passé difficile derrière tout cela. Le jeu des deux grandes stars du film reste remarquable, en particulier celui de Garry Oldman jouant un "dictateur" (Cf. photogramme ci-dessous) ayant survécu au désastre et dirigeant une bande de motards dangereux. Mais les acteurs ne font pas tout, le vieil homme que joue l'ex-Zorg manque finalement de personnalité et n'en fait pas un personnage à part, rendant peu intéressante le jeu du chat et de la souris dans le film.


On pourrait rajouter qu'il aurait été tentant et facile de tomber dans les scènes de combats gores mais justement, non. C'est un point non négligeable puisqu'aujourd'hui on a tendance à faire de la boucherie afin d'amuser (voire d'effrayer pour certains) le spectateur. On ne sort donc pas de cette histoire à cause de surplus de sang ou de morceaux de chair, même si cela reste bien moins suggestif que dans La route.


L'aspect plus ou moins "divin" (on ne sait jamais vraiment) du film alourdie malgré tout l'histoire mais encore une fois, sans trop en faire finalement. C'est tout de même sur l'ombre hollywoodienne que se finit le film, dans toute la splendeur du cliché, risquant ainsi de dévaloriser la qualité du film sur sa durée, sa conclusion sonne faux car on nous dit "voilà comment se conclut l'histoire que vous venez de visionner" alors qu'elle reste bien mauvaise en rapport au reste de cette œuvre. Malgré tout, l'intrigue est bien tenue sur toute la durée du film, captivante. Cela s'ajoutant à ces autres points forts, Le livre d'Eli, fantastique ou réaliste dans son cadre post-apocalyptique, reste un bon divertissement même si ces défauts ne se cachent pas.





3 Heath
 
Copyright 2009 Critiques Cinétudiant. All rights reserved.
Free WordPress Themes Presented by EZwpthemes.
Bloggerized by Miss Dothy